Modric, de l’enfant de la guerre croate au lauréat du Ballon d’Or.

 

Le parcours de Luka Modric, de l’enfant de la guerre de Croatie au meilleur footballeur du monde, a été célébré lundi 3 Décembre 2018 lorsque le milieu de terrain du Real Madrid a soulevé le Ballon d’Or .

 

Héros national dans son pays et couronné meilleur joueur de la planète, Modric a été récompensé pour son rôle clé dans la course historique de la Croatie à la finale de la Coupe du Monde et pour le troisième trophée consécutif de la Ligue des champions avec son club du Real Madrid.

 

« C’est un sentiment unique. Je suis heureux, fier et honoré », a déclaré Modric, qui a également remporté le titre de joueur de l’année de la FIFA en septembre 2018.

 

La cérémonie parisienne, si étoilée de stars, pourrait difficilement être plus éloignée des premières années de Modric en tant qu’enfant réfugié, fuyant l’enveloppe incendiée d’un cottage croate lointain où il passa une partie de son enfance.

 

Cachés dans les replis de la montagne de Velebit, les voisins les plus proches se trouvant à plusieurs kilomètres, des arbres poussent à l’intérieur de la ruine sans toit et un panneau signale «Mines – Restez à l’extérieur » !

 

Le grand-père du joueur, également appelé Luka, habitait la maison située sur une route de montagne serpentant dans le hameau de Modrici.

 

Son grand-père a été tué par les forces serbes, la maison a été incendiée et la famille s’est réfugiée dans la ville côtière de Zadar, à une quarantaine de kilomètres.

 

C’est là que Modric, né en 1985, a commencé son odyssée du football en attirant pour la première fois l’attention sur ses capacités en devenir.

 

« J’ai entendu parler d’un petit garçon hyperactif jouant constamment avec un ballon de football dans le couloir d’un hôtel pour réfugiés, allant même jusqu’à dormir avec lui », a déclaré Josip Bajlo, alors entraîneur du club de première division NK Zadar.

 

 

Entraînement sous le feu

 

Dès que Bajlo a vu Modric jouer, il l’a inscrit à l’école de football du club, où il s’est immédiatement distingué.

 

« Il était une idole pour sa génération, un chef de file, un favori », a déclaré Bajlo à l’AFP plus tôt cette année.

 

La guerre de 1991-1995 avec les rebelles serbes, au cours de laquelle Zadar et ses environs ont été lourdement bombardés, a durci Modric, selon ses proches.

 

« Il est arrivé un million de fois que nous allions à l’entraînement alors que les obus tombaient et que nous courions vers des abris », a déclaré l’amie d’enfance Marijan Buljat, qui a grandi et s’est entraînée avec Modric.

 

Modric a quitté Zadar, où il est resté une légende, pour le Dinamo Zagreb en 2000, avant de rejoindre le club de Premier League anglaise, Tottenham Hotspur, en 2008. Après une guerre acharnée, il s’est fait prendre par le Real Madrid en 2012.

 

Mais sa popularité en Croatie et son image d’homme de famille modeste ont été ternies par son témoignage de l’année dernière lors du procès pour corruption de plusieurs millions d’euros de l’ancien chef du Dinamo Zagreb, Zdravko Mamic.

 

Le témoignage de Modric a étayé le cas de Mamic contre des allégations de corruption, provoquant la colère de nombreux fans qui considéraient le procès comme une chance de mettre de l’ordre dans le sport.

 

Les procureurs ont finalement accusé Modric en mars d’avoir fourni de faux éléments de preuve, mais ont abandonné l’affaire lundi en raison d’un manque de preuves.

 

Cependant, toute colère persistante contre Modric s’est évaporée depuis longtemps, après avoir brillamment inspiré la Croatie à sa première finale de la Coupe du monde l’été dernier.

 

Malgré la défaite 4-2 face à la France, plus de 500 000 personnes ont accueilli le capitaine Modric et son équipe avec un accueil héroïque à leur retour à Zagreb.

 

 

Voici tous les lauréats du Ballon d’Or, avant que Luka Modric ait remporté le prix 2018 lors de la cérémonie à Paris :

 

1956: Stanley Matthews (ENG)

1957: Alfredo Di Stefano (ESP)

1958: Raymond Kopa (FRA)

1959: Alfredo Di Stefano (ESP)

1960: Luis Suarez (ESP)

1961: Omar Sivori (ITA)

1962: Josef Masopust (CZE)

1963: Lev Yashin (USSR)

1964: Denis Law (SCO)

1965: Eusebio (POR)

1966: Bobby Charlton (ENG)

1967: Florian Albert (HUN)

1968: George Best (NIR)

1969: Gianni Rivera (ITA)

1970: Gerd Müller (GER)

1971: Johan Cruyff (NED)

1972: Franz Beckenbauer (GER)

1973: Johan Cruyff (NED)

1974: Johan Cruyff (NED)

1975: Oleg Blokhin (USSR)

1976: Franz Beckenbauer (GER)

1977: Allan Simonsen (DEN)

1978: Kevin Keegan (ENG)

1979: Kevin Keegan (ENG)

1980: Karl-Heinz Rummenigge (GER)

1981: Karl-Heinz Rummenigge (GER)

1982: Paolo Rossi (ITA)

1983: Michel Platini (FRA)

1984: Michel Platini (FRA)

1985: Michel Platini (FRA)

1986: Igor Belanov (USSR)

1987: Ruud Gullit (NED)

1988: Marco van Basten (NED)

1989: Marco van Basten (NED)

1990: Lothar Matthäus (GER)

1991: Jean-Pierre Papin (FRA)

1992: Marco van Basten (NED)

1993: Roberto Baggio (ITA)

1994: Hristo Stoïchkov (BUL)

1995: George Weah (LBR)

1996: Matthias Sammer (GER)

1997: Ronaldo (BRA)

1998: Zinedine Zidane (FRA)

1999: Rivaldo (BRA)

2000: Luis Figo (POR)

2001: Michael Owen (ENG)

2002: Ronaldo (BRA)

2003: Pavel Nedved (CZE)

2004: Andrei Shevchenko (UKR)

2005: Ronaldinho (BRA)

2006: Fabio Cannavaro (ITA)

2007: Kaka (BRA)

2008: Cristiano Ronaldo (POR)

2009: Lionel Messi (ARG)

2010: Lionel Messi (ARG)

2011: Lionel Messi (ARG)

2012: Lionel Messi (ARG)

2013: Cristiano Ronaldo (POR)

2014: Cristiano Ronaldo (POR)

2015: Lionel Messi (ARG)

2016: Cristiano Ronaldo (POR)

2017: Cristiano Ronaldo (POR)

2018: Luka Modric (CRO)

 

 

 

 

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