Violence et harcèlement sexuels

 

Pourquoi les victimes gardent le silence et ne portent pas plainte ?

 

Malgré une année marquée par l’affaire Weinstein et le mouvement #Metoo(#Balancetonporc), en France, 9 personnes sur 10 victimes d’une agression sexuelle ne porteraient pas plainte. La honte, la peur, la culpabilité, la difficulté des procédures, le regard des autres… autant de raisons évoquées dans le cadre de la consultation citoyenne initiée par Madame Marlène Schiappa, en novembre 2017, sur les violences faites aux femmes et mises en lumière par Succeed Together, spécialiste dans le traitement automatique du langage naturel.

 

Le traitement et l’analyse sémantique des 11 387 verbatim « bruts » de 5 456 répondants, recueillis dans le cadre de cette consultation citoyenne, permettent d’en faire une restitution qualitative disponible à tous. Cela contribue à identifier les freins qui poussent les victimes à ne pas témoigner ou porter plainte et guider les évolutions comportementales.

 

« Il apparaît essentiel pour toute consultation d’effectuer une restitution qualitative disponible à tous pour aider à la prise de conscience collective et engager une transformation sociétale. Au regard de ces freins, un accompagnement des différents acteurs intégrés dans ce processus apparaît comme une première étape dans la nécessaire évolution des comportements », précise Succeed Together.

 

 

 

Groupes sémantiques	Verbatim représentatifs
Honte	Honte de s’être fait avoir Honte d’être non comprise Sentiment d’impuissance et de honte
Peur	Pressions/intimidations Peur de détruire sa paix la peur de n’être pas protégée…
Peur des représailles	Vengeance Peur de l’agresseur parler c’est s’exposer, prendre un risque, s’engager dans un combat que certaines ne sont peut-être pas prêtes à mener : question de tempérament ?
Regard des autres	Peur de passer pour des filles « faciles » Peur du regard des autres/ pression sociale et professionnelle De jugements
Peur qu’on ne les croient pas	Non prise au sérieux Peur de ne pas être cure notamment par la « police » La non confiance envers les femmes

 

 

 

Groupes sémantiques	Verbatim représentatifs
Organisation de la réception des plaintes	Manque de formation des receveurs de plainte Moqueries de la part des employés de police L’impossibilité de mains courantes dans les gendarmeries Le caractère non anonyme
Culpabilité	Culpabilisation de la victime eut égard aux connotations sociétales du viol Et le sentiment d’être en partie responsable même si ce n’est absolument pas le cas L’emprise psychologique (sentiment de culpabilité)
Risque de perte de l’emploi	Dans le cadre professionnel, la pression de voir sa carrière ralentir, voir être mise « au placard »  Peur de la hiérarchie ou du licenciement
Difficulté des procédures	Démarche trop lourde Lenteur des jugements L’énergie que ça peut prendre
Inefficacité du dépôt des plaintes	Doute sur l’aboutissement de la plainte Le fait que la plainte soit rejetée La faible sanction judiciaire de ces actes

 

Pour retrouver l’intégralité des résultats : https://consultation-vsh.succeed-together.eu/suivi/

 

Méthodologie :

 

1. Recueil de toutes les participations enregistrées sur la question « D’après vous, quels sont les principaux freins qui empêchent les victimes de témoigner et de porter plainte ? »
2. Traitement et regroupement des contributions par unité de sens commun en temps réel grâce à un cobot d’analyse sémantique
3. Restitution qualitative et exhaustive des contributions

 

 

 

 

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