Votre Valentin du moment est-il votre meilleur coup ?

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« #tasjoui? » : Enquête sur le « Gap orgasm » entre hommes et femmes

Etude Ifop / Online Séduction

 

Votre partenaire actuel est-il le meilleur amant rencontré dans votre vie ? Avez-vous déjà mis fin à une relation car votre partenaire ne parvenait pas à vous faire jouir ? Quel est l’ampleur du « Gap orgasm » entre hommes et femmes ? A l’occasion de la Saint-Valentin, le Département « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop a réalisé pour le site de conseil en séduction Online Seduction une enquête faisant le point sur ce sujet ô combien sensible qui l’harmonie sexuelle au sein du couple, l’ampleur du fossé orgasmique existant entre les deux sexes et l’importance donnée à la performance sexuelle du partenaire dans le choix du conjoint.

 

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L’ORGASME DANS LE COUPLE : UN TABOU DE PLUS EN PLUS PESANT ?

 

La généralisation de modèles conjugaux fondés sur le principe de réciprocité des plaisirs entre partenaires ne s’accompagne pas forcément d’une plus grande transparence sur le degré réel d’harmonie sexuelle au sein du couple.

 

  • Au contraire, la simulation constitue une pratique de plus en plus répandue dans la gent féminine : près des deux tiers des Françaises (62%) admettent avoir déjà feint d’atteindre l’orgasme dans leur vie, soit une proportion qui a quasiment doublé en vingt ans (32% en 1998 [1]).

 

La simulation n’est certes pas l’apanage de la gent féminine – 42% des hommes assument avoir aussi déjà simulé au moins une fois -, mais elle reste une pratique plus régulière chez les femmes (37%) que chez les hommes (22%), notamment dans les jeunes générations de femmes (50% chez les jeunes de moins de 25 ans) où l’injonction à la jouissance et à la performance sexuelle est plus pesante.

 

LA SIMULATION D’UN ORGASME AVEC UN PARTENAIRE AU COURS DE SA VIE

 

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  • De même, la volonté de dissimuler un manque d’harmonie sexuelle au sein du couple a déjà poussé plus d’une femme sur trois (38%) à mentir aux conjoints s’étant enquis directement de leur plaisir après un rapport avec une question de type « T’as joui ? ».

 

A noter que si le mensonge à ce sujet reste deux fois plus répandu dans la gent féminine (38%) que masculine (19%), les hommes ne sont pas les seuls à s’enquérir directement du degré de satisfaction de leur conjoint : à peu près autant d’hommes (68%) que de femmes (72%) se sont déjà vu poser une question de ce type, signe que si l’orgasme masculin est aussi un souci pour la gent féminine, il n’est pas si évident à percevoir pour toutes les femmes.

 

LA PROPORTION DE PERSONNES AYANT DÉJÀ MENTI À UNE QUESTION DU TYPE « T’AS JOUI ? »

 

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  • La difficulté à assumer de ne pas coller au modèle du couple « épanoui et équilibré sexuellement » transparaît aussi dans le nombre significatif de femmes (34%) admettant avoir déjà caché à leurs ami(e)s qu’elles ne jouissaient pas avec leur partenaire, notamment dans les « jeunes couples » (49% pour celles en couple de moins de 3 ans).

 

Là aussi, les hommes se sont pas épargnés par le poids de la « norme de l’orgasme » : un sur quatre (24%) admet avoir déjà caché à ses ami(e)s qu’ils ne jouissaient pas avec leur(s) partenaire(s) sexuel(s), sachant que ce manque de transparence atteint des sommets chez les jeunes hommes de moins de 35 ans (72%), sans doute parce qu’ils sont à un âge où la performance sexuelle est fortement valorisée dans l’image que l’on souhaite renvoyer de soi…

 

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LE SILENCE AUTOUR DU MANQUE DE PERFORMANCE DU CONJOINT

 

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Le point de vue de François Kraus : Les effets prescriptifs du discours sur l’importance de la réussite sexuelle du couple semblent avoir encastré la question de la réciprocité du plaisir dans la gestion de la relation conjugale au point d’en faire un tabou de plus en plus pesant. Malgré l’exigence croissante de transparence en matière d’émotions intimes, la place décisive accordée à l’orgasme dans la réussite sexuelle du couple freinerait donc la libre parole sur le sujet, en particulier chez les sujets en phase de construction de leur sexualité et/ou en début de relation. En cela, le succès d’espaces de discussions comme le compte Instagram @tasjoui est sans doute le reflet du besoin profond des femmes de pouvoir libérer leur parole sur le sujet.

 

L’ « ORGASM GAP » ENTRE HOMMES ET FEMMES : MYHTE OU REALITE ?

 

Si cette étude montre qu’une partie de plus en plus large de la gent féminine souffre régulièrement d’anorgasmie (absence d’orgasme), les difficultés à jouir affectent aussi un nombre significatif d’hommes

 

  • Près de huit Françaises sur dix (78%) sexuellement actives admettent avoir déjà eu des difficultés à jouir, soit une proportion en hausse significative (+13 points) par rapport à ce que l’INSERM avait mesuré en 2006 (65%[2]). Mais les difficultés à jouir affectent aussi un nombre significatif d’hommes : 57% des hommes sexuellement actifs admettent avoir déjà eu du mal à jouir, dont 62% avec leur partenaire actuel.

 

Dans le détail des résultats, les femmes rencontrant le plus ces difficultés – 52% en moyenne en ont de manière « assez régulière » -apparaissent surreprésentées dans les rangs des jeunes de moins de 25 ans (62%) et des cadres et professions intellectuelles supérieures (60%) mais aussi chez les femmes en couple depuis peu de temps (54% chez celles depuis moins 3 ans) qui n’ont pas forcément une sexualité conjugale encore bien ajustée à leur plaisir.

 

LES DIFFICULTÉS À AVOIR UN ORGASME AU COURS DE SA VIE

 

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  • Indicateur plus précis du fossé orgasmique entre les deux sexes, l’observation d’une réaction orgasmique lors du dernier rapport sexuel confirme que l’absence d’orgasme affecte sensiblement plus la gent féminine que masculine : une femme sur quatre (26%) déclare ne pas avoir joui au cours de son dernier rapport sexuel, soit une proportion nettement plus forte que chez les hommes (14%) et sensiblement en hausse par rapport à ce que l’on pouvait observer en 1992 (située alors à 12%).

 

Toutefois, le « gender gap » n’est pas aussi large qu’on pourrait le croire si l’on en juge par la proportion significative de femmes ayant joui lors de leur dernier rapport : 74%, soit un taux inférieur à celui observé chez les hommes (86%) mais l’écart entre les deux sexes (-12 points) n’est suffisamment large pour que le terme de « fossé » semble adéquat.

 

Pour les deux sexes, on observe une prévalence plus forte de l’anorgasmie chez les personnes n’ayant pas de relation affective stable, chez celles étant elles-mêmes peu attentives au plaisir de leur partenaire et chez les Français trouvant ce dernière moins beau/belle qu’elles. Toutefois, les hommes et les femmes n’ayant pas eu un orgasme à cette occasion ne présentent pas le même profil. En effet, alors que chez les femmes, l’absence de jouissance touche avant tout les jeunes (31% des moins de 30 ans) et les CSP+ (38%), les hommes les plus touchés sont, eux, surreprésentés parmi les seniors (14% des 70 ans et plus) et les catégories populaires (20%).

 

L’OBTENTION PAR LE RÉPONDANT D’UN ORGASME AU COURS DE SON DERNIER RAPPORT SEXUEL

 

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  • Contrairement aux idées reçues, les hommes semblent mieux percevoir le défaut de jouissance de leur partenaire : 20% des hommes estiment que leur partenaire n’a pas eu d’orgasme lors de leur dernier rapport – alors qu’elles sont 26% en réalité – tandis que le taux d’estimation du problème par la gent féminine est, lui, trois fois inférieur (6%) a la réalité vécue par les hommes (15%).

 

LA PERFORMANCE SEXUELLE DU CONJOINT : UNE EXIGENCE PAS AUSSI FORTE QUE CA…

 

Votre partenaire actuel est-il le meilleur amant rencontré dans votre vie ? Avez-vous déjà mis fin à une relation car votre partenaire ne parvenait pas à vous faire jouir ? Diriez-vous qu’il est attentif au fait que vous atteignez l’orgasme ? La réponse à ces questions tend à relativiser quelque peu l’importance donnée à la performance sexuelle du partenaire dans le choix du conjoint.

 

  • Les Français sont en effet loin d’être aujourd’hui tous en couple avec le/la meilleur(e) amant(e) de leur vie : un tiers (38% des hommes, 30% des femmes) ne considère pas leur partenaire du moment comme le «meilleur coup» de toutes les personnes avec lesquelles elles ont fait l’amour. Ils sont cependant deux fois moins nombreux à considérer que leur partenaire du moment n’est pas le plus attentif à leur plaisir.

 

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LA PROPORTION DE PERSONNES DONT LE PARTENAIRE ACTUEL N’EST PAS LE MEILLEUR COUP

 

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  • L’importance relative accordée aux « qualités sexuelles » du partenaire dans le choix du conjoint transparaît aussi dans le nombre relativement faible de personnes ayant mis fin à une relation parce qu’elles trouvaient leur partenaire insuffisamment attentif à leur plaisir : 24% chez les femmes.

 

Les hommes donnent d’ailleurs moins d’importance que les femmes à la performance sexuelle du partenaire dans le choix de leur conjoint, ce qui tient sans doute au fait que leur propre jouissance est moins un problème et donc moins un critère de choix.

 

LA SANCTION DU MANQUE DE PERFORMANCE DU CONJOINT

 

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  • Enfin il est intéressant de noter que les femmes sont sensiblement plus nombreuses (87%) que les hommes (76%) à trouver que leur partenaire actuel est attentif à leur plaisir, signe que l’attention portée par les hommes au plaisir de leurs partenaires est soit plus élevée que ce qu’on peut lire sur le sujet, soit sur-valorisée par les femmes chez leur partenaire par rapport à ce qu’elles supposent être chez le reste de la gent masculine, soit les deux…

 

L’ATTENTION PORTÉE PAR SON PARTENAIRE À SON PLAISIR

 

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  • Cette plus forte attention de la gent masculine portée à l’épanouissement sexuel de leur partenaire transparaît d’ailleurs dans la proportion non négligeable d’hommes (44 %, contre 17% de femmes) admettant être déjà alléschercher des informations ou des techniques sur le Web pour que leurs partenaires atteignent plus facilement l’orgasme avec eux.

 

Le point de vue de François Kraus : Si les résultats de cette étude confirment que les femmes ont toujours plus de difficultés à jouir que les hommes, ils battent aussi en brèche les idées reçues selon lesquelles l’absence d’orgasme affecterait essentiellement la gent féminine ou que la majeure partie des hommes ne porteraient pas attention au plaisir de leur partenaires. En effet, il apparait non seulement que les hommes sont loin d’être épargnés par les problèmes existant autour de l’orgasme dans le couple (ex : anorgasmie, simulation…) mais aussi qu’ils sont très majoritairement attentifs – aux dires des femmes elles-mêmes – au plaisir de leur partenaire. En cela, la résolution des inégalités d’accès à l’orgasme entre les deux sexes semblerait donc moins une question de volonté de la gent masculine – exprimée par les hommes autant qu’elle est massivement perçue par les femmes – que de mise enœuvre et d’application des scripts et techniques procurant le plus facilement un orgasme féminin.

François Kraus – Directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop

 

FICHE TECHNIQUE : « Étude Ifop pour Online Seduction réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 21 janvier 2019 auprès d’un échantillon de 1 210 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. »

 

[1] Étude Ipsos pour VSD réalisée par téléphone les 13 et 14 février 1998 auprès d’un échantillon de 434 femmes âgées de 18 à 65 ans, extrait d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La formulation de la question était la suivante : Vous arrive-t-il de simuler l’orgasme ? ».

[2] Enquête CSF réalisée par téléphone entre septembre 2005 et mars 2006 auprès de 12 364 personnes, constituant un échantillon aléatoire de la population âgée de 18 à 69 ans résidant en France métropolitaine. La question était formulée de la manière suivante : « (…) « Au cours des 12 derniers mois, avez-vous eu des difficultés à atteindre l’orgasme ? ». La comparaison des résultats est à interpréter avec prudence en raison des différences de mode de recueil et de formulation.

 

Le lubrifiant, cet allié du plaisir à l'honneur pour la Saint-Valentin Porno

 

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