On a parfois tendance à se laisser penser que les “Millennials”, en bon français les “Milléniaux”, à savoir, les enfants nés entre la dernière moitié des années 80 et 2004-2006, sont une population complètement déconnectée de la pratique sportive, c’est on ne peut plus faux. Il faut savoir qu’au contraire, les milléniaux consomment le sport à très haute dose et c’est d’ailleurs la 3ème activité dans le hit-parade de leurs centres d’intérêt, alors que les 40-60 ans ont plutôt tendance à privilégier les voyages par exemple. Cet article va nous aider à comprendre un peu mieux les pratiques sportives de ces nouvelles générations et la transition vers certaines pratiques ou discipline qui ont effectivement le vent en poupe auprès des jeunes.
I/ Les milléniaux sont friands de sports nouveaux ou émergeant, mais pas seulement.
Contrairement à l’idée reçue par le grand public, les jeunes pratiquent davantage le sport que leurs aînés (56 % chez les millennials contre 48 % chez les personnes plus âgées…), et en outre, ils consomment aussi plus de sport en direct (dans les stades ou toute autre enceinte dédiée…), hors du cadre de la pratique en elle-même. Les sports émergeant se taillent une part de lion, notamment grâce à des disciplines nouvelles ou faisant évoluer d’autres disciplines plus traditionnelles. On peut parler du foot en 5 contre 5 sur petit terrain et en intérieur, dont les milléniaux raffolent littéralement, ou encore le basket à 3 contre 3 pour ne citer que ces deux exemples d’évolution des mœurs et des sensibilités. Les Millennials cherchent souvent une pratique sportive plus simple, avec moins de contraintes (de nombre par exemple pour les exemples précités…).
Mais ce n’est pas tout, cette population ne se cantonne pas à ces disciplines somme toute recyclées, plus que nouvelles. En effet, il faut noter un très net regain de licenciés et de pratiquants lorsque l’on parle de E-sport par exemple (oui le E-sport est un sport à part entière à l’heure actuelle, il est tout du moins considéré comme tel, avec une préparation, des entraînements, des coachs, de véritables championnats officiels,etc.), ou de sports extrêmes, car il faut souligner que ces derniers connaissent un succès sans précédent chez les jeunes. En matière de chiffres, l’évolution est marquée puisque presque 10 % de la population milléniale pratique un sport dit extrême, contre seulement 2 % pour les plus de 35 ans.
Ce qui est important de bien comprendre c’est que du point de vue du budget, les milléniaux sont sensiblement moins bien lotis que leurs aînés (c’est aussi une question statistique, puisqu’une part non négligeable des Millennials est encore trop jeune pour avoir une occupation salariale), c’est donc un facteur à prendre en compte lorsque l’on aborde la problématique de la pratique sportive auprès d’un public de jeunes. Un certaine partie des milléniaux va donc tout naturellement se tourner vers des disciplines sportives moins onéreuses et permettant une pratique moins contraignante en termes financiers. A ce propos, sachez que les fédérations commencent à en prendre conscience et à s’adapter. Les marques ont quant à elles déjà compris depuis un certain temps que ce facteur est un formidable levier pour attirer de nouveaux pratiquants vers elles.
II/ Qu’est-ce qui draine les millennials vers la pratique du sport, par rapport à leurs aînés ?
De prime abord, pas grand-chose ne différencie les populations dites « standard » des Milléniaux. En effet, lorsque l’on épluche les études qui sont menées à ce sujet, on se rend compte assez rapidement que la recherche du bien-être et d’un épanouissement personnel (le plaisir, la notion de liberté individuelle et d’affirmation de soi, qui sont très fortes à cet âge, mais aussi les émotions fortes, etc…) demeurent des motivations premières. Si l’on en croit les témoignages de nombreux sujets, ces deux facteurs sont même encore plus prégnants chez les milléniaux, puisque seulement une infime minorité de ces derniers est prête à sacrifier le plaisir sur l’autel de la nécessité ou de l’obligation. Par ailleurs, on peut citer une autre source de motivation qui prend une place importante chez les 15-35 ans (tranche d’âge correspondant peu ou prou à la population dite millénniale). Cette dernière est elle aussi assez commune, puisqu’elle se base sur le besoin de prétendre à, ou d’endosser, un statut social, de « devenir quelqu’un au sein de la société dans laquelle on évolue »…bref, rien de bien nouveau non plus puisque c’était déjà un facteur important au siècle dernier.
Le phénomène émergeant se situe davantage au niveau de la consommation, puisque désormais, cette dernière est absolument intégrée dans la vie de tous les jours, dans le mode même de vie des milléniaux (les plus vieux parmi ces derniers, comprenez une fourchette d’âges allant de 30 à 35 ans, sont nés dans une période qui souscrivait déjà très largement à la globalisation et à l’hyper libéralisme, ceci explique sans doute cela…), ce qui amène souvent les milléniaux à considérer que telle ou telle innovation technologique peut valoir à celui qui l’acquiert une ascension de fait (ou tout du moins la sensation d’ascension), au sein de la société, ce qui n’était pas le cas auparavant. Considérez que les millennials ont un désir très profond d’interaction avec le monde qui nous entoure, avec la société et ses composantes tant individuelles que collectives. Le nouveau consommateur est connecté, à chaque instant il échange de l’information avec telle ou telle plate-forme, avec telle ou telle marque, avec telle ou telle communauté ou entreprise, y compris lors de sa pratique sportive. Le but est autant de donner du sens à l’activité en elle-même, que d’apporter quelque chose comme sa pierre à l’édifice dans l’avancée inexorable des technologies dédiées aux différents sports pratiqués. La manière d’aborder le sport est donc bel et bien un reflet de notre époque, quoi que l’on en dise, sous certains aspects c’est indubitable en tous les cas.
Le contexte économique, tout autant que le contexte technologique, auront donc notablement changé la manière d’aborder et de traiter ses séances sportives, puisque désormais, on se confronte à un reflet global dans un miroir mondial, là où « jadis », nous nous regardions dans la glace individuellement, et faisions face à nos seules performances et nos seules limites. L’information circule à plein régime, chez les Millennials et il est très intéressant de confronter son score, son temps, sa performance, aux chiffres que telle ou telle communauté met à disposition.
Enfin et pour terminer, il nous paraît essentiel de soulever aussi l’aspect d’engagement que revêt la pratique sportive auprès de la population millénniale. En effet, car cela est un fait nouveau, désormais la pratique sportive se teinte parfois d’un engagement à la fois social (courses à caractère humanitaire, etc.) et /ou écologique. Sur ce point, il faut reconnaître que nos « jeunes » vivent véritablement dans un paradoxe très marqué. A la fois les chiffres montrent sans le moindre doute que l’écologie et l’engagement social sont des préoccupations importantes chez eux, et à la fois il faut bien avouer que l’inclination pour les nouvelles technologies et le « tout connecté » semble être aux antipodes de cette inquiétude. La question se pose de savoir si la nouvelle génération se sent plus ou moins dépassée par des enjeux tellement globaux, ou bien si elle laisse simplement la main aux entreprises, à la société et au marché, en considérant que les choses ne peuvent aller que dans le bon sens, vu l’impasse dans laquelle nous nous sommes enferrés jusque là ?
Conclusion :
Au final, après avoir survolé l’ensemble de ces facteurs, il apparaît que les pratiques sportives de nos milléniaux répondent à des impératifs à la fois purement traditionnels (l’affirmation de soi, le désir de liberté individuelle, l’affirmation d’une position sociale, etc.), mais aussi à des leviers plus spécifiques, en prise directe avec son temps et les trajectoires sociétales empruntées par notre civilisation. Les Millennials sont autant de citoyens qui possèdent sans conteste une conscience aboutie du monde dans lequel ils évoluent, et c’est ce qui leur vaut de se diriger vers des sports souvent tournés vers la nature (escalade, course à pieds, cyclisme, trail, etc.), mais pas seulement, puisque l’ E-sport lui aussi est en plein « Boom » (ce qui dit beaucoup sur le paradoxe que nous évoquions plus tôt…). Au demeurant, il serait faux de penser que les disciplines traditionnelles telles que le football, le judo, le tennis ou le rugby sont amenées à être désertées, car encore une fois, la jeune génération considère en partie que les grands changements sociétaux sont et seront le fait d’acteurs majeurs tels que l’état et le marché, et non du consommateur en lui-même, qui est noyé dans la masse et dont la capacité d’influer sur le cours global est trop limitée.
Le sport demeure un vecteur d’épanouissement pour tout pratiquant au sens individuel du terme, mais pour l’heure, reconnaissons qu’en dépit des fortes préoccupations de nos jeunes pour le monde et pour l’écologie, et bien le virage n’est pas encore complètement pris et va nécessiter que les consommateurs que les milléniaux représentent, se positionnent plus franchement encore comme un acteur réel du changement, plutôt que comme un simple figurant dans le grand film du monde. Les technologies telles qu’Internet ont contribué à donner aux masses une image du monde sans doute plus juste et plus claire, dans sa globalité, mais faire un constat ou prendre conscience d’un problème n’est qu’un premier pas, qu’il faudrait à présent prolonger, car nous n’en sommes pas encore à le saisir par chacune de ses racines pour le régler une bonne fois pour toute.
Par Romain Pillard
Télécharger le guide
"Pour Réussir"
Dans ce petit guide gratuit vous découvrirez
18 Secrets de Grand Leaders
pour développer votre confiance en soi.