La voie de l’activisme sacré. – Claire Garin.

 

Claire Garin

 

Réconcilier spiritualité et justice sociale et environnementale

 

Et si prendre soin de soi nourrissait la capacité à se mettre au service du collectif ?

 

Après plusieurs années passées à enseigner dans le domaine du spirituel et du développement personnel, Claire Garin prend conscience de la violence et de l’injustice perpétrée par ce milieu. Cette révélation est si brutale qu’il lui est impossible de continuer à se complaire dans ses privilèges. Elle décide alors d’entamer un voyage pour relier la puissance des explorations intérieures à un engagement sincère pour la justice sociale et environnementale. Elle s’appuie entre autres sur le Qoya, une pratique de mouvement alliant danse et méditation, inspirée de sagesses amérindiennes. Dans ce livre, intime et éclairant, elle partage avec nous le cheminement qui l’a conduite vers l’activisme sacré, une voie qui permet l’équilibre entre conscience individuelle et collective :

 

• Des clés pour développer ses compétences émotionnelles et spirituelles afin de se transformer en même temps que le monde, pour limiter la violence des chocs à venir.

 

• Des exercices pratiques pour se reconnecter avec son corps et ses sensations : méditation en pleine conscience, rituels, mouvements inspirés du Qoya…

 

• Le parcours personnel inspirant de l’autrice, afin de s’initier à une culture d’engagement régénérative et se réconcilier avec la  spiritualité.

 

Introduction

 

Connecter spiritualité et engagement

 

Le 25 mai 2020, George Floyd, un homme noir américain, meurt étouffé sous le genou d’un policier, Derek Chauvin. Ce drame, qui survient lors d’une arrestation à Minneapolis, marque le début d’un grand mouvement de protestations antiracistes aux États-Unis. Ce n’est pas la première fois que de telles violences provoquent un soulèvement populaire et médiatisé comme celui-ci. C’est pourtant cet événement précis qui déclenche chez moi un sursaut de conscience.

Les luttes antiracistes ne sont pas nouvelles pour moi (j’ai lu des articles et des livres, écouté des podcasts, je me suis indignée à de nombreuses reprises) mais jusqu’à ce jour, j’ai profité du confort inconscient de l’intellectualisation. Un confort qui vous fait vous exclamer sincèrement : « C’est terrible ! », puis penser à autre chose dans les minutes qui suivent. En toute honnêteté, je ne me sentais pas complètement concernée à l’époque. Par ailleurs, j’étais débordée par la gestion de mon entreprise et je frôlais régulièrement le burn-out.

Mais, à la fin de ce mois de mai 2020, je reviens d’une semaine de pratique intensive de Qoya1. Grâce à ces heures de danse, de rituels et de connexions sincères en communauté, j’ai exercé mon aptitude à ressentir davantage. J’ai été nourrie par la joie. Je me sens à la fois ouverte, sensible et solide dans ma capacité à recevoir le monde. Et cette solidité me permet de regarder le décès de George Floyd en face, au lieu de plonger dans le déni.

Dans les jours qui suivent le drame, une peine profonde m’envahit. De l’horreur, du dégoût. Le sentiment d’injustice prend corps en moi comme il ne l’avait plus fait depuis des années. Ce n’est pas seulement ma propre colère que je ressens, mais aussi celle de toute une communauté. Ces sensations nourrissent un feu en moi et me donnent le courage de m’interroger sur la manière dont je peux prendre part à ce combat. Avec quelques lectures, je comprends qu’il ne s’agit pas d’être une brave Blanche sauveuse à qui l’on remettra une médaille. Au contraire : la lutte antiraciste me demande de faire face à ma propre position de femme blanche, et à l’écart entre mon discours militant et ma capacité réelle à renoncer au confort de mes privilèges.

Le courage dont je dois faire preuve va me confronter à des aspects inconfortables et plus ou moins conscients de ma personne : la honte, l’inconfort, la peur d’être jugée, l’envie d’être la bonne élève, l’attachement au regard des autres, la confusion, la perte de repères… Je dois aussi renforcer ma capacité à ressentir sans m’effondrer ou sombrer dans le déni pour me protéger. Et comme aucune médaille ne m’attend au bout du chemin, il me faut ranger mon ego militant et chercher le moteur de mon action ailleurs que dans la gratification !

 

A propos de l’auteur 

 

Claire Garin a travaillé dix ans auprès de personnes dans la grande précarité avant de devenir enseignante spirituelle en 2015. Elle a fondé Le Bûcher, un lieu qui propose des contenus, des expériences et des formations pour rendre visible et expérimenter l’activisme sacré. Claire Garin est également la voix française du Qoya, une pratique sportive engagée dont elle forme les professeures dans le monde francophonie. Elle est l’auteure du livre Sage, Sauvage et Libre à propos du Qoya (éditions First).

 

Découvrez le livre « La voie de l’activisme sacré » de Claire Garin en cliquant ci-dessous :