Des parents qui aiment pourtant des enfants qui souffrent. – Jacob AZEROUAL.

 

Jacob AZEROUAL

 

Accompagner son enfant à exprimer ses talents et à avoir confiance en lui

 

Transmettre est le sens de la vie, car cela consiste à donner des racines et des ailes. Ce qui vous encourage à devenir une belle personne à suivre…

Bien que les parents aiment leur enfant, celui-ci peut se sentir incompris selon les situations qu’il traverse à la maison ou à l’école. En découle un manque d’estime ou de confiance en lui qui génère une souffrance plus ou moins silencieuse à laquelle il est nécessaire d’apporter des réponses adaptées.

En mettant l’accent sur sa singularité, ses talents et ses potentiels, vous serez à même de l’accompagner dans la construction de sa personnalité et de favoriser son équilibre.

N’oubliez pas que votre enfant, en dehors du contexte familial, évolue dans une société impactée par l’influence des réseaux sociaux. La violence relationnelle, voire le harcèlement, les séparations, la perte des repères et des références, génèrent chez lui du stress ou un sentiment d’insécurité.

Dans cet ouvrage, vous découvrirez des ressources et des conseils précieux pour aider votre enfant à s’épanouir dans toutes les situations de la vie, gérer le quotidien avec bienveillance et répondre de façon adéquate à ses petits et à ses grands soucis. 

 

Introduction 

 

De même que la mode nous conditionne dans le choix des couleurs et du style des vêtements que nous portons, la culture imposée par les médias s’infiltre de manière évidente ou sournoise et nous influence dans notre vision du bien et du mal, de la réussite, de ce qu’il faut faire ou ne pas faire, de l’éducation des enfants… Nous sommes sous l’emprise totale de cette atmosphère ambiante de normes dictées par les médias et les réseaux sociaux. Si nous n’y prenons garde, nous risquons d’être les dupes du conte d’Andersen Les Habits neufs de l’empereur. 

Les Habits neufs de l’empereur raconte l’histoire de deux tisserands malintentionnés. Ils ont réussi à faire croire au roi et à son entourage que le tissu qu’ils proposaient était magique, et que seuls les sages pouvaient l’apercevoir. Le tissu en question n’existait pas, en réalité. C’est ainsi que le roi se promenait tout nu dans les rues de la ville, accompagné par ses ministres qui vantaient l’élégance de son beau costume taillé dans ce tissu «exceptionnel». Jusqu’à ce qu’un enfant non conditionné, en voyant le roi, s’écrie : «Le roi est nu! Le roi est nu!»

Lorsque j’étais plus jeune, cette supercherie me semblait surréaliste. Aujourd’hui, face à toutes les vérités et références imposées, je trouve cette histoire tout à fait réaliste et plausible. 

Plus que nous ne le pensons, nous sommes soumis au diktat de la pensée unique ambiante, qui nous force au mimétisme. 

«Un oiseau élevé en cage pense que voler est une maladie.» (Alejandro Jodorowsky) Les critères actuels de « normalité » sont devenus aberrants. Il s’agit d’une normalité « statistique » : est considéré comme normal celui qui ressemble et se comporte comme la majorité. C’est une ineptie, puisqu’on peut faire partie de la majorité et ne pas être « normal » : il existe en Afrique une région où la majorité de la population est atteinte de bilharziose urinaire, dont le symptôme majeur est l’hématurie (urines rouges, signalant la présence de sang). Conclusion: celui qui urine jaune est considéré comme anormal! 

Il en est ainsi de l’éducation: pour remarquer les failles et les incohérences, il est nécessaire de prendre de la distance. Il faut reconnaître qu’il n’est pas toujours facile de faire abnégation de soi, qu’il n’est pas toujours aisé d’occulter son amour-propre pour se remettre en question. 

Si l’on ne fait pas un arrêt sur image pour prendre du recul, on risque de transmettre à l’identique ce que l’on a reçu, ou « vécu », sans l’actualiser. Par exemple, dans les générations précédentes, l’enfant n’avait pas le droit de prendre la parole. Ou encore, sauf cas particulier, il n’était pas nécessaire de prendre autant soin des enfants…

Mais, comme si cela n’était pas assez compliqué, s’ajoutent les nouvelles tendances «éducatives» qui brouillent un peu plus la définition de ce qui est «sain» ou non. Lorsque des drag queens donnent des cours de sexualité à l’école, on marche sur la tête.

Une patiente adolescente me confiait que j’avais l’air tellement gentil et bon élève que, si j’avais été de sa génération, je n’aurais probablement pas eu d’amis! C’est d’ailleurs ainsi que, dans une série télévisée, un ado expliquait à son camarade ses échecs auprès des filles: «C’est normal, tu es trop poli avec elles. Si tu veux les séduire, il faut être plus méprisant! » D’ailleurs, le conseil que les ados se passent entre eux est: «L’erreur à ne pas faire, c’est d’être gentil!»

La gentillesse et la politesse passent pour «dépassées». Aujourd’hui prédomine la culture des voitures incendiées, des jeunes violeurs dont les prouesses sont filmées par leurs camarades, des élèves qui agressent leur professeur, ou des jeunes qui jouent à gifler par surprise (le happy slapping)… 

Devant une société ayant perdu ses références, il apparaît plus important encore de réfléchir à la manière d’éduquer les enfants. Quand on ne peut pas faire bien, il convient de faire le moins mal possible. Il devient vital de remettre au goût du jour l’enseignement de l’empathie, de la bienveillance ; l’importance de la dignité et du travail bien fait; le respect d’autrui, des personnes âgées, de l’autorité, de la police, etc. 

Cet ouvrage comporte trois parties: 

 

• La première aborde l’éducation de manière générale. 
• La deuxième est consacrée aux enfants de parents divorcés. Le divorce est certes devenu fréquent, mais il ne faut pas le normaliser, ni le banaliser, même si dans certains cas c’était le bon choix pour limiter les «dégâts». 
• La troisième partie est consacrée à l’école, qui occupe une large part – positive ou négative – dans le processus de construction de la personnalité de l’enfant. 

 

Ce livre s’adresse en premier lieu aux parents, mais la troisième partie intéressera aussi les enseignants et les élèves. Par ailleurs, comprendre l’enfant, c’est comprendre sa propre enfance. À certains carrefours de notre vie, nous ressentons le besoin de repartir dans le passé, afin de colmater certaines brèches, de consolider les bases pour aller plus loin. 

Les fondations nécessaires pour supporter un petit bâtiment à deux étages deviennent insuffisantes, si l’on souhaite le surélever de plusieurs étages. Il existe une symétrie entre les branches et les racines d’un arbre: pour avoir de grandes branches, il faut de grandes racines. Ainsi, pour aller plus haut, il faut d’abord aller plus «bas»… 

Je vous propose des conseils simples, permettant à chacun d’améliorer une situation qui devient préoccupante. Demain se prépare aujourd’hui. 

Lors de l’une de ses émissions, Jean-Luc Delarue m’a posé la question suivante : «Qu’est-ce qu’un parent parfait ?» 

J’ai répondu: 

«Il n’existe pas de parent parfait. La seule perfection est la conscience de son imperfection et le souci de vouloir bien faire.»

 

A propos de l’auteur

 

Jacob Azeroual exerce à Paris en tant que médecin psychanalyste-psychothérapeute spécialisé dans l’anxiodépression, le couple et l’enfant. Il pratique la psychologie positive. Sa philosophie : le rapprochement et la solidarité avec l’autre mais aussi avec soi. Il intervient dans des émissions de radio et de télévision ainsi que lors de conférences et de débats. Il est également coach en entreprise, et l’auteur de trois autres ouvrages : Prendre l’enfant par la main et Savoir (s’)aimer (paru chez le même éditeur) ainsi que Couple, les clés pour le réussir.

www.jacobazeroual.com

 

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