La crise sanitaire, le climat anxiogène et le confinement font surgir ou ressurgir chez bon nombre de Français un sentiment de mal-être profond. En effet, les professionnels de la santé mentale enregistrent une hausse conséquente des consultations pour des motifs tels que l’anxiété, les troubles du sommeil, ou encore des syndromes dépressifs. Certains patients s’orientent donc vers un psychologue ou un psychanalyste, d’autres vers une thérapie médicamenteuse qui nécessite la prescription d’anxiolytiques, de neuroleptiques, d’antidépresseurs ou de somnifères.
Si les populations les plus précaires ou les plus fragiles semblent davantage atteintes par une détresse psychologique, les actifs sont loin d’être épargnés. Aussi, si la crise du coronavirus est une épreuve pour les adultes, les enfants voient également leur santé mentale altérée. À titre d’exemple, l’hôpital pour enfants Robert-Debré à Paris a enregistré une augmentation des consultations de près de 50 % pour motifs psychiatriques. Alors quelles sont les causes de la hausse des consultations chez les professionnels de la santé mentale ? Voici quelques éléments de réponse.
L’inquiétude quant à l’avenir
Face à l’ampleur des évènements, le besoin de sécurité de tout un chacun a été mis à mal. En effet, un être humain, outre les besoins physiologiques comme respirer, manger, boire et dormir, nécessite d’évoluer dans un environnement stable et prévisible. Or une pandémie est loin d’œuvrer dans ce sens. Ainsi, les individus, toute tranche d’âge confondue, montrent une inquiétude sur des sujets tels que leur santé ou celle de leurs proches, les conséquences de la crise économique en France et la baisse du pouvoir d’achat, mais également quant à leur propre situation financière.
Si cette tendance est palpable notamment chez les travailleurs indépendants puisqu’ils sont près de 40 % à exprimer des réserves sur leur avenir ou chez les personnes aux ressources modestes, il faut noter que plus de 1 actif sur 3 avoue craindre la perte de son emploi.
Aussi, bien que le télétravail a, pour bon nombre de Français, réduit le stress induit par les transports, il a aussi contribué à creuser des inégalités, certains salariés subissant davantage de pression de la part de leur hiérarchie ou devant exercer leur activité dans des conditions moins propices à la productivité. Le chômage partiel a également mené à accroître la détresse psychologique des actifs puisqu’ils sont 25 % à présenter des troubles du sommeil, de l’anxiété ou des symptômes dépressifs. Aussi, le « manque de vacances » ou Vacation Deficit Disorder en anglais qui, aux États-Unis fait l’objet d’études régulières, est l’un facteur qui peut conduire à des symptômes légers, modérés ou mêmes graves. Or, les circonstances actuelles ne laissent que peu de place au voyage. Ainsi, couplé à un isolement prolongé, le manque de voyage favorise une santé mentale en berne.
Une épreuve pour la vie de couple
Si la crise sanitaire influe sur sa propre santé mentale, elle est aussi loin d’épargner la vie de couple puisque si pour certains, la promiscuité due au confinement a permis de renforcer les liens, pour d’autres, elle a déclenché une volonté d’éloignement, voire même la rupture. Entre les tensions autour de l’éducation des enfants, la divergence d’opinions sur les sujets d’actualité, la difficulté de cohabiter et de télétravailler chacun de son côté, et la mise en lumière des défauts de l’autre, beaucoup de couples ont dû faire face à un lot d’épreuves avec comme conséquence une augmentation de la demande de thérapie de couple. De plus, à l’issue du premier confinement, 11 % des personnes sondées déclarent vouloir prendre de la distance sans oublier de noter la hausse palpable des divorces à l’amiable : près de 25 %, dans la première moitié du mois de mai 2020.
Soigner les conséquences d’un isolement forcé et répété
S’il est bien connu qu’une longue période d’isolement nuit grandement à la santé mentale, puisqu’elle sous-entend une restriction des contacts humains pourtant nécessaires à un bon épanouissement, les professionnels de la santé ont enregistré au sortir du premier confinement l’émergence du trouble du prisonnier. Popularisé par les médias sous le terme de « syndrome de la cabane » ou encore du « syndrome de l’escargot », il se manifeste par une peur intrinsèque de sortir de chez soi avec des symptômes comme une grande perte d’énergie, une fatigue émotionnelle, une grande anxiété et parfois même une tendance à la claustrophobie ou à la paranoïa.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le « syndrome de la cabane » n’est pas l’apanage des personnes atteintes de phobie sociale. Si l’on observe une prévalence chez les individus atteints de dépression et les personnes âgées, les jeunes actifs et les enfants sont loin d’être épargnés. De plus, l’isolement a fait ressurgir chez certains anciens patients, des symptômes dépressifs, nécessitant une remédication, chez d’autres a augmenté la tendance aux addictions : drogue, alcool, jeux vidéo, et chez d’autres encore a révélé des troubles mentaux sous-jacents.
Une double peine pour les personnes atteintes de la Covid
Bien que les symptômes du coronavirus soient très médiatisés et que certains sujets traitent d’une guérison difficile, les conséquences de la maladie sur l’équilibre mental des patients restent peu évoquées. Selon une étude de l’université d’Oxford, parue dans The Lancet Psychiatry, une personne sur cinq atteinte de la Covid présenterait des troubles psychiatriques dans les 90 jours suivant sa guérison.
Si cette information est à prendre avec des pincettes puisque cette même étude montre que les personnes souffrant de troubles mentaux seraient davantage susceptibles de contracter la maladie, il est nécessaire de rappeler que les formes graves ont souvent donné lieu à des hospitalisations. L’absence de visite des proches en plus de la lourdeur des soins administrés notamment dans les services de réanimation ont causé chez plus d’un, des troubles du sommeil, une grande anxiété, un syndrome dépressif voire même chez certain, un stress post-traumatique.
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